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Photo du rédacteurRUES ET CITES

Projet "CUISINE MOBILE"

L’activité s’insère pleinement dans les différents axes du projet associatif et de nos contrats d’objectif. Le projet s’adresse dans un premier temps à un groupe de jeune de 15/17 ans puis de façon plus large, il vise à mettre en valeur les compétences des jeunes à construire un projet commun et un projet de quartier.

Le projet vise à inscrire les jeunes dans une dynamique d’insertion professionnelle mais aussi d’inscription dans la vie citoyenne par les retombées du projet cuisine mobile sur le quartier et la ville. A développer le partenariat local (Ya +K théâtre, maison de quartier).

Le projet est né de l’expérience vélo. Depuis 5 ans l’équipe mène une activité régulière autour du vélo : réparation en pied d’immeubles, sortie et découvertes et séjour itinérant (dont Londres).

La cuisine est tractée par un vélo et l’ensemble du projet a été conçu par les jeunes avec l’aide de professionnels jusqu’à sa réalisation. L’idée générale est précisément que cette cuisine n’est pas la propriété des ados qui l’ont fabriquée mais du « quartier » en quelque sorte et donc les animateurs de cette cuisine tournent et tourneront. La seconde idée forte est l’implication de cette activité sur le quartier, comme le fait de se poser en pied d’immeubles et d’attendre les habitants qui viennent déguster les sandwichs chauds. Au-delà, nous avons « garé » la cuisine dans d’autres lieux de la ville comme lors de concerts ou de représentations théâtrales.

On mesure l’utilité d’un tel outil pour la découverte d’autres univers extérieurs au quartier autour de la culture par exemple et l’impact positif sur l’image des jeunes eux-mêmes. Nous mesurons d’ailleurs les premiers résultats de l’expérience au niveau de la sociabilité des jeunes qui participent.

Suite à la réalisation de la cuisine mobile qui sillonne la ville, s'invite dans certains événements de la ville mais aussi à la sortie du centre culturel de Pablo, le théâtre de l’échangeur à Bagnolet, la fête de la musique... ou rassemble tout simplement les habitants au pied des immeubles à l'occasion des premiers rayons de soleil autour d'un repas partagé et co-géré, nous avons décidé avec nos partenaires d’étendre encore le projet par un séjour à Avranches pour soutenir un quartier dit « de la Turfaudière »: Mermoz quartier productif.

Quatre jeunes garçons (15-17 ans) du quartier des Malassis engagés dans le projet Cuisine Mobile ont souhaité participer avec le Collectif YA+K (Bagnolet) à l'appui et au montage d'un village éphémère qui s'est installé pour une semaine dans un quartier d'Avranches (Normandie) classé zone prioritaire.

L'objectif du village éphémère à l'initiative de la commune d'Avranches et du collectif YA+K était de créer un « laboratoire » rassemblant les initiatives locales en favorisant une dynamique du vivre ensemble dans un quartier en périphérie de la ville et assez enclavé.

Le projet s'inscrit dans la continuité du projet de la cuisine mobile que les jeunes ont surnommé «la ptitefood made in Bagnolet ».

Compte tenu de sa cohérence avec la dynamique initiée aux Malassis et de l'implication de chacun, un éducateur de la prévention spécialisée de Rues et Cités a soutenu et accompagné cette nouvelle initiative.

Différents ateliers, auxquels les jeunes de Bagnolet se sont intéressés et fortement impliqués, se sont ouverts aux habitants du quartier.

Durant le premier week-end les jeunes ont participé au montage du village éphémère et à une grande journée d'inauguration qui a permis des échanges pertinents.

Les jeunes des Malassis ont confronté leurs expériences et représentations en cherchant à comparer systématiquement avec l'éducateur spécialisé mais aussi directement auprès de certains habitants de la Turfaudière (dont le Maire) les difficultés que peuvent rencontrer certains habitants posant ainsi le constat de l'absence de centre social, de commerces, d’associations de lieux de rassemblement...

Ils ont participé à des table-rondes lors de la 1ère journée et rencontré d'autres réalités de territoires (ils ont été particulièrement sensibles à l'échange avec des jeunes ostréiculteurs).

Ils se sont impliqués dans la mobilisation des habitants de la Turfaudière en allant à leur rencontre lors d'actions de « porte à porte » visant à inviter tous les habitants au village éphémère. Ce « collectif » de jeunes appuyés et accompagnés par les « educs acteurs » de l’association Rues et Cités ont pu s'impliquer dans d'autres événements de la ville et transférer l’expérience du quartier de la Turfaudière à leur propre quartier. Durant les vacances de Noël 2016 un village éphémère est né. Les jeunes ont pu présenter leur cuisine mobile et partager quelques avec les habitants.

« Aidés par les jeunes, nous avons construit le Pavillon éphémère en une semaine. Il accueillera les prochains jours, des ateliers de bricolage, de jardinage et de cuisine destinés aux habitants », explique Audrey Moizo l’une des urbanistes à l’origine du projet. Bien sûr ce projet reproductible se reproduit sur Bagnolet et nous y participons systématiquement.

Nous avons suivi durant plusieurs années des jeunes garçons qui étaient en classe de SEGPA, puis qui ont pu obtenir leur orientation en CAP.

Suite à cela nous avons organisé un séjour avec certains d’entre eux afin de les encourager à continuer dans cette voie. Nous les avons rencontrés lorsqu'ils causaient des difficultés au sein de leur collège et à la demande du collège. Ainsi, alors que nous effectuions un atelier danse africaine, qui avait été décidé à la pause méridienne pour « occuper les élèves » au sein du collège, nous avons été sollicités par la direction car elle savait que nous connaissions, pour un de ces jeunes, la grande sœur, sur le quartier.

Dès lors après cet échange avec la direction, et les nombreux conseils de discipline, un suivi a été fait de manière informelle sur le quartier. En effet, une fois par semaine, une éducatrice spécialisée de l'équipe qui connaissait en amont la sœur, mettait en place des rencontres régulières avec le groupe de jeunes. C'était un moment pour échanger sur toutes leurs difficultés dans le but de les aider à les surmonter sans qu'ils abandonnent leur orientation, en plus d’un soutien scolaire qui leur a permis d'accéder au CAP. Cet espace permettait aussi de veiller et de les accompagner dans leur recherche de stage.

De ce fait, la mise en place du séjour, durant les grandes vacances scolaires, représentait, pour eux, une récompense, un aboutissement, au vu de tous les efforts fournis, par ces derniers, pour maintenir leur orientation et trouver un stage de première année. Ce qui leur a permis d'obtenir une place en seconde année de CAP. Dès lors, le séjour a pu se réaliser avec la grande sœur, en accompagnante bénévole. C'était la première fois qu'ils sortaient de leur quotidien et de la ville de Bagnolet. Nous avons été dans les Cévennes puis une journée jusqu'à Marseille.

A ce jour, ils finissent leur seconde année de CAP, les rencontres se sont espacées depuis leur rentrée en seconde année. On peut mesurer qu’ils ont gagné en maturité. Tout se passe bien au lycée, ils ont même trouvé, seuls, leur second stage ! Nous nous voyons une fois tous les mois environ.

En fait, ils sont tellement pris entre leur stage et l'école que l'éducatrice spécialisée n'a plus trop sa place et c’est une belle « victoire ». Le suivi continue jusqu'à l'obtention de leur CAP, en juin voire même après et chacun sait qu’il peut appeler l’éduc en cas de nécessité !

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